C’est près de sept ans après un premier album en marge de son célébré duo Les sœurs Boulay que Stéphanie Boulay revient : neuve, affranchie, affirmée, irrévérencieuse et plus jamais tout-à-fait seule. Paraissant aujourd’hui sous Simone Records, Est-ce que quelqu’un me voit? sonde la pression d’être femme, d’être artiste aussi, alternant entre perles alt-pop et ballades prenantes. L’album est offert dès maintenant sur les plateformes d’écoute et de téléchargement.
« J’ai parlé comme si personne ne m’écouterait jamais mais finalement, je veux que vous m’écoutiez. Je cherche depuis toujours à dire la vérité, mais là je l’ai dite encore plus alors écoutez-moi; je cherche depuis toujours à être vue, alors regardez-moi. » – Stéphanie Boulay
C’est suite à une difficile rupture qu’elle s’est remise à écrire pour elle-même : alors qu’autour d’elle, il y avait du beau, des couples, des familles, des enfants, elle se cloîtrait dans sa chambre avec son chien (comme le représente la pochette de l’album). « Ma vie me passait dessus avec la pression d’être une femme, une amoureuse, une mère, mais la vérité, c’est que je n’avais rien construit de durable à part ma carrière », révèle-t-elle. Elle s’est donc inéluctablement tournée vers la création, seule alliée depuis ses treize ans, « quand je pensais que personne ne me comprendrait de toute la vie à part une feuille de papier ».
Sont sorties d’elle des chansons à la première personne – un « je » qui ne l’a pas gênée une seule fois, qui ne la gêne plus, qui ne s’excuse pas d’exister et qui accepte son évolution. Elle a mis en musique des situations gênantes autant que de beaux moments et des réflexions vertigineuses : pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. Corollairement, elle a aussi volé « des mots, du courage et de l’impudeur » à des femmes qui l’inspirent, comme Ginette Reno, Billie Eilish et Lana Del Rey. Tout ça pour vous raconter une histoire – la sienne, et ces nouvelles chansons en sont l’ordre chronologique.
Sur « Si l’essentiel c’est d’être aimé », elle aborde la nulliparité, cette partie fondamentale de son identité; « La mauvaise question », c’est une diss song acerbe et vengeresse à propos de son ex, et c’est aussi le moment le plus pop de l’album; « Je veux pas t’attendre mais je t’attends » est un hymne rassembleur à propos des histoires inachevées ou en suspens qui nous habitent des années durant; « Est-ce que quelqu’un me voit? » traite des blessures d’enfance qui traînent pour toujours et de cette impression qu’ont certaines personnes de ne jamais trouver leur place : « Et tout comme c’est la genèse de ma vie, j’ai choisi d’en faire aussi la genèse et le titre de l’album », confie-t-elle.
Ailleurs, elle aborde aussi la réclusion et le harcèlement, mais également les débuts de relation qui viennent avec « l’espoir qu’on peut mettre en quelqu’un, en un nouvel amour, malgré tous les amours d’avant qui nous ont déçu.e ». Est-ce que quelqu’un me voit?, ce sont des fragments d’histoires déjà entendus ailleurs, ici portés par une plume et une voix distinctes, par une femme se réappropriant ses remises en question et ses écueils pour revenir plus forte –une femme qui avance seule, qui se reconstruit après avoir été dépossédée d’elle-même. Et, pour toute la lourde teneur des propos qu’on y retrouve, les compositions reluisent et le récit n’est pas triste pour autant – parfois violent, oui, mais surtout doux : « parce que je sais qu’en ne me cachant plus, je suis enfin sur le point d’aller mieux pour de vrai, et que je ne serai plus jamais tout-à-fait seule ».
Cette histoire, c’est celle de tant de femmes, et c’est ici la sienne – Est-ce que quelqu’un me voit?, c’est un journal de guérison, l’exemplification pop et la réaffirmation folk d’une autrice-compositrice qui a sondé ses blessures et ses travers et qui vous offre les constats qui en découlent à travers sa pratique artistique : pour que vous la voyiez, que vous l’entendiez, et que l’issue de ces périodes troubles fasse peut-être œuvre utile chez vous.
Stéphanie Boulay – Je veux pas t’attendre mais je t’attends (Vidéoclip officiel)
SPECTACLES
17 avril Centre culturel et communautaire Henri-Lemieux, Montréal COMPLET
8 mai Côté-Cour, Saguenay
9 mai Théâtre Petit Champlain, Québec
24 mai Beat & Betterave, Frelighsburg
13 juin Moulin Marcoux, Pont-Rouge
14 juin Festival de la chanson de Tadoussac, Tadoussac
16 juillet Parterre du Service des loisirs, Rosemère
19 juillet Festif, Baie-St-Paul
25 septembre Polyvalente de Matane, Matane
26 septembre Salle de spectacles régionale Desjardins, New Richmond
10 octobre Théâtre du Marais, Val-Morin
11 octobre Maison de la culture de Waterloo, Waterloo
17 octobre Les Diffusions Pointe-Valaine, Otterburn Park