Les humeurs changeantes des femmes sont souvent associées au syndrome prémenstruel (SPM) qui peut effectivement perturber la vie de couple. Les principaux ennemis du moral sont la fatigue et l’ennui sachant que pour les femmes, un troisième se rajoute : les hormones.

Que ce soit le syndrome prémenstruel, la pré-ménopause ou la ménopause, difficile de contrôler les hormones quand elles sont en folie. Idem quand elles stimulent la libido ! Bref, elles sont comme des chevaux emballés qu’on ne peut plus maîtriser. Et qui est en première ligne dans ces cas-là ? Le conjoint ! Ou la conjointe pour les couples homosexuels qui doublent les risques de disputes. Que faire quand les hormones se déchaînent ?

Rien de plus insultant pour une femme qu’un homme qui la met en colère avec des comportements déplacés et qui lui jette à la figure, quand elle réagit violemment, « qu’elle doit avoir ses règles », seule explication de la fureur de madame pour que monsieur se dégage de toute responsabilité. Et je n’évoque pas uniquement le couple : dans le milieu du travail, cette réflexion stupide est souvent entendue. Toutes sortes d’expression colore cette situation : elle a ses règles, elle est dans sa semaine, elle a ses périodes et d’autres plus incongrues les unes que les autres. Dans certaines civilisations, la femme menstruée est considérée comme impure. Jugement cruel quand on songe que c’est exactement le mécanisme qui signale qu’on peut « faire des bébés ». Les premières règles nous indiquent que nous sommes des femmes capables d’avoir des enfants ce qui est une magie de l’Univers et du corps humain.

Certaines femmes ont la chance de constater que cette période n’a aucune influence sur leur humeur ni sur leur corps. Car, en plus de « détraquer » le moral, des douleurs et parfois des migraines peuvent couronner le tout. Et l’anxiété peut également se mettre de la partie, dans la foulée. Bref, dans des cas extrêmes, la femme ne peut plus avoir d’ascendant sur son organisme qui devient un champ de bataille à tous les niveaux. Facile pour les hommes de se moquer de ce moment dans le mois qui revient toutes les trois ou quatre semaines. Comme si ce prétexte était le bienvenu pour se permettre de devenir infernale. Bien sûr, certaines s’en servent quand le couple bat de l’aile et que l’amour s’est désisté. Le conjoint attaque la femme ou vice versa et l’autre réagit à la hauteur de l’assaut. Pas besoin de SPM pour déclencher une dispute. Cependant, c’est certain qu’il agit comme activateur et une étincelle met le feu aux poudres.

Quand un couple vit en totale harmonie et que le SPM pointe son nez, la femme n’en profite pas pour régler ses comptes et le conjoint sait très bien qu’il doit passer au large et respecter une distance raisonnable pendant cette semaine compliquée pour sa partenaire. La bonne idée étant de trouver un terrain d’entente, sorte de modus vivendi qui permet aux deux de passer au mieux ce moment du mois. Bien sûr, un mouvement d’humeur de la part de madame peut arriver, mais, consciente qu’elle est allée trop loin, elle peut se raviser et présenter ses excuses. Monsieur les accueillera avec indulgence sachant que ce n’est plus sa femme qui commande, mais les hormones. Et quand je parle de mouvement d’humeur, c’est du style « tu m’agaces ! » ou donnez des ordres d’un ton péremptoire fondé sur une fébrilité ou une impatience parce que mal dans sa peau. Mais en aucun cas traiter son conjoint de tous les noms d’oiseau, être humiliante, essayer de l’écraser ou s’en servir de punching-ball.

Le SPM fait partie de la vie de couple et comme tout défi que la vie lui lance, il est important d’être une équipe pour traverser cette période. Madame lève le drapeau rouge pour dire « attention, risque de turbulences » et Monsieur passe au large pour éviter de déclencher une mauvaise réaction. Ce qui ne signifie pas « se soumettre », mais plutôt laisser de l’espace à sa femme et éviter de s’exposer à une attaque. Il faut dire que certains hommes ont le don de venir, exactement à ce moment-là, chercher des noises à leur femme, probablement inconsciemment (en tout cas, souhaitons-le !).

Revenons à la base de ce que j’explique : il ne s’agit pas pour Monsieur de faire des sacrifices, concessions et compromis (SCC – cf. « Le syndrome de Tarzan » – Béliveau éditeur), mais plutôt de trouver à deux « la zone de confort » en discutant de la situation et en trouvant la meilleure solution gagnant-gagnant, quand les hormones prennent possession de la femme. Rappelez-vous qu’elle n’y peut rien, sinon subir en évitant de faire subir à son conjoint. Un couple, c’est une équipe fondée sur l’harmonie en toutes circonstances.

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