Longueuil obtient le permis pour finaliser le prolongement du boulevard Béliveau

Image projetée du prolongement du boulevard Béliveau montrant deux des quatre passages fauniques et son insertion, à terme, dans le milieu naturel. - Courtoisie Ville de Longueuil

Après un arrêt des travaux de près de quatre ans, la Ville de Longueuil a reçu, le 17 mars dernier, le permis d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) lui permettant de finaliser les travaux de prolongement du boulevard Béliveau avec un projet complètement révisé et adapté au contexte environnemental local, en protégeant la biodiversité. Axé sur la préservation de la faune, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest, de la flore et des milieux naturels, l’ambitieux projet intègre les plus importants critères en matière de protection, sans compter que les déplacements actifs y seront à l’honneur. En concordance avec le Plan de protection et de conservation de milieux naturels de la Ville (PPCMN), il n’y aura pas non plus de développement immobilier à proximité du boulevard, et ce, afin de protéger les milieux naturels qui le bordent.

« Dès mon arrivée en poste en novembre 2021, j’ai demandé que l’on interrompe d’urgence les travaux qui étaient entrepris puisque l’avis faunique émis par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (aujourd’hui le ministère de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)) n’était pas respecté. C’est avec beaucoup de fierté et un sentiment d’accomplissement que nous présentons le projet 2.0 aujourd’hui, un projet qui respecte, et surpasse à certains égards, les recommandations techniquement réalisables contenues dans l’avis faunique émis par le MELCCFP il y a quatre ans. Étant donné que près de 75 % de l’ouvrage était déjà réalisé lorsque les travaux ont été stoppés, il s’agit de la solution la plus optimale et la plus profitable pour la faune et la flore, soit un projet complètement intégré dans le milieu naturel avoisinant et respectueux de la biodiversité locale. Qui plus est, il intègre des caractéristiques innovantes dans sa conception et se démarque notamment par la végétalisation, la naturalisation du boulevard et la gestion des eaux pluviales à la source. C’est sans compter que la Ville s’est engagée à ne jamais développer les terrains environnants, qui sont plutôt visés par des mesures de protection et de conservation à perpétuité », a expliqué Catherine Fournier, mairesse de Longueuil.

Quatre passages fauniques pour assurer le respect de la faune et de la flore ainsi que le rééquilibre de l’hydrologie du secteur 

Le projet prévoit l’aménagement d’un passage faunique de grande dimension pour les déplacements de la faune (petite, moyenne, grande) et de trois passages fauniques supplémentaires dédiés à la rainette faux-grillon et aux autres espèces de petite et moyenne taille sous le boulevard. Avec l’ajout de trois passages fauniques supplémentaires, la Ville a ainsi surpassé l’une des recommandations de l’avis faunique déposé en 2021 par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP) qui préconisait l’implantation d’un passage faunique additionnel plus spécifique aux besoins de la rainette faux-grillon dans un secteur où la connectivité hydrique naturelle est présente. L’ensemble des passages favorisera non seulement les déplacements des animaux, mais permettra également de conserver la connectivité entre les milieux naturels et de bonifier le corridor de biodiversité. Les trois nouveaux passages fauniques serviront également à rééquilibrer les milieux humides de part et d’autre du boulevard alors que les échanges de volumes d’eau entre les côtés nord et sud du boulevard sont actuellement coupés par le projet amorcé en 2021. Ce rééquilibrage vise à recréer l’hydropériode d’avant-projet, c’est-à-dire à reproduire les périodes où l’eau se trouve dans les milieux humides. Les rainettes étant dépendantes de la durée d’inondation de leurs étangs de reproduction, cette mesure sera donc profitable à l’espèce.

Végétalisation et naturalisation du boulevard

Sur les 300 mètres que représente le prolongement du boulevard Béliveau, ce sont environ 1 200 arbustes, 146 arbres et 4 800 plants de vivaces qui seront plantés afin de reverdir les bordures du boulevard, à proximité des milieux humides. De ceux-ci, plus de 5 500 végétaux feront office de noues végétalisées afin de drainer durablement les eaux pluviales. Ces noues permettront de réduire le volume, la vitesse d’écoulement et la charge polluante des eaux de ruissellement. Implantées dans une zone urbanisée, elles joueront également la fonction de support ou abri pour la biodiversité et s’intégreront au réseau écologique local. Grâce à l’imperméabilisation des infrastructures du boulevard, une barrière étanche avec les milieux naturels sera créée, de façon à empêcher tout échange d’eaux de pluie et de ruissellement, et aussi éviter le drainage des milieux humides. La végétation dense, abondante et indigène, couplée à des zones de naturalisation et à la réduction de l’emprise du projet, favoriseront le rétablissement du milieu. Ce verdissement des surfaces permettra de réduire les îlots de chaleur du secteur et fournira un effet de fraîcheur sur l’air ambiant, en plus de réduire la prolifération du roseau commun, une espèce exotique envahissante aux abords du boulevard.

Mobilité active et éclairage

La nouvelle mouture du projet proposé favorisera les déplacements actifs et assurera la sécurité de l’ensemble des usagers. Parmi les faits saillants du projet, notons l’aménagement d’une piste cyclable unidirectionnelle et des trottoirs hors chaussée de chaque côté du boulevard, ainsi que l’aménagement d’une piste multifonctionnelle entre le parc des Semis et le futur boulevard. Afin de réduire l’empreinte totale du projet sur le milieu, le stationnement sur rue initialement prévu a été retiré, et la largeur des trottoirs et de la chaussée a également été réduite. Concernant l’éclairage, celui-ci sera dorénavant implanté d’un seul côté du boulevard afin de réduire la pollution lumineuse sur l’environnement. Pour cette même raison, des détecteurs de mouvement seront installés sur les lampadaires orientés vers les milieux naturels en réduisant leur intensité lumineuse, tout en maintenant un niveau de sécurité adéquat sur les trottoirs et la piste cyclable.

« Ce nouveau tronçon verdoyant du boulevard, dont la vitesse a été réduite à 40 km/h sur l’ensemble de la voie, deviendra un exemple d’aménagement urbain durable. En plus d’assurer la sécurité de l’ensemble des usagers, il facilitera l’accessibilité du secteur aux piétons et aux cyclistes grâce à l’ajout de nouveaux aménagements adaptés. L’objectif principal de ce projet est d’accorder davantage d’espace aux milieux naturels afin de favoriser la biodiversité et l’harmonisation des infrastructures avec l’écosystème environnant. Réduire la vitesse automobile s’est donc imposé comme une mesure essentielle afin de limiter les effets négatifs sur ces habitats sensibles », a ajouté Lysa Belaicha, conseillère municipale du district Boisé-Du Tremblay et conseillère associée aux dossiers liés à la transition socioécologique et à l’environnement.

Un projet innovant et responsable grâce à la collaboration

Ces trois dernières années, la Ville de Longueuil a consulté ECCC et a travaillé de concert avec le MELCCFP afin de réaliser un projet révisé pleinement adapté à son contexte environnemental. La nouvelle mouture a également été présentée à des groupes environnementaux. Grâce à sa collaboration avec l’Université Laval, mandatée pour épauler la Ville de Longueuil dans la mesure de l’efficacité des passages fauniques pour la rainette faux-grillon, Longueuil sera à même de documenter et d’obtenir des analyses scientifiques sur plusieurs années afin d’en mesurer les effets, nourrissant ainsi l’état des connaissances scientifiques en la matière.

« J’ai l’intime conviction qu’avec ce projet, nous sommes parvenus à renverser la vapeur et à offrir un projet qui satisfait et surpasse même les attentes en matière d’exemplarité environnementale, en plus d’être attrayant et sécuritaire pour la population. Je remercie d’ailleurs toutes les personnes qui ont contribué à faire de ce projet un projet innovant et écoresponsable. Les discussions avec ECCC furent longues, mais constructives, et je tiens à remercier la population du secteur pour sa patience des dernières années. Nous sommes maintenant plus que prêts à mener à terme ce projet d’infrastructure exemplaire, qui inspirera certainement d’autres villes à travers le Québec et le Canada, aux prises avec des enjeux du même type », a conclu Catherine Fournier.

Prochaines étapes

La première étape afin de relancer le chantier permettant l’achèvement du boulevard Béliveau était d’obtenir le permis requis d’ECCC en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Celui-ci ayant été reçu, la Ville publiera dans les prochains jours les documents afin d’aller en appel d’offres publics pour les travaux requis. La Ville prévoit ensuite octroyer le contrat avec l’entrepreneur choisi à la fin de l’été et ainsi pouvoir débuter les travaux à l’automne 2025. Les travaux devraient prendre fin au cours de l’année 2026. Pour tous les détails de ce projet, incluant les images conceptuelles à télécharger, rendez-vous à longueuil.quebec/beliveau.

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