Le Bloc Québécois dénonce l’investissement de 2 milliards $ dans de nouveaux réacteurs nucléaires

Patrick Bonin, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et Changements climatiques

Le Bloc Québécois dénonce vigoureusement l’annonce du gouvernement fédéral concernant l’investissement de 2 milliards $ du Fonds de croissance du Canada pour la construction et l’exploitation de quatre petits réacteurs modulaires (PRM) à la centrale nucléaire de Darlington, en Ontario.

Pour le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et Changements climatiques, Patrick Bonin, cette décision illustre une orientation énergétique rétrograde et dangereuse : « Ottawa s’enfonce dans un délire nucléaire, financé à même les fonds publics, au lieu de miser sur les énergies réellement vertes et renouvelables. »

Une fausse énergie propre

Le gouvernement fédéral tente de présenter le nucléaire comme une source d’énergie propre, mais le Bloc Québécois rappelle qu’il s’agit d’une filière coûteuse, risquée et génératrice de déchets radioactifs persistants pendant des centaines de milliers d’années.

« Le Québec démontre qu’il est possible de produire une électricité propre et renouvelable grâce à l’hydroélectricité, pourtant Ottawa choisit de subventionner massivement une industrie dont la gestion des déchets demeure non résolue et qui crée une dépendance accrue envers les États-Unis », se désole M. Bonin.

Une dépendance stratégique préoccupante envers les États-Unis

« Les petits réacteurs modulaires prévus à Darlington sont conçus par une firme américaine et devront être alimentés par de l’uranium enrichi aux États-Unis, une ressource cruciale qui pourrait être restreinte pour des raisons politiques ou commerciales. Cette dépendance fragilise la position du Canada sur le plan de l’autonomie énergétique », s’inquiète l’élu bloquiste.

Patrick Bonin explique que même si l’uranium naturel devrait être extrait au Canada — principalement en Saskatchewan — les PRM nécessitent un combustible enrichi que le Canada ne produit pas actuellement. Cette réalité place donc le Canada à la merci des chaînes d’approvisionnement américaines et des fluctuations tarifaires entre les deux pays.

« Dans un contexte où les tensions commerciales se multiplient, une hausse des tarifs douaniers sur les matières énergétiques stratégiques pourrait faire exploser le coût du combustible utilisé par ces futurs réacteurs, compromettant davantage la viabilité économique du projet qui à la base sera déjà extrêmement coûteux », ajoute Patrick Bonin.

Un pari risqué et coûteux

Pour le Bloc Québécois, les milliards dépensés dans le nucléaire auraient dû être investis dans les énergies renouvelables, le stockage d’électricité et l’efficacité énergétique, qui offrent un rendement environnemental supérieur et une indépendance stratégique durable.

« Plusieurs experts soulignent que le nucléaire n’est pas compétitif sur le marché de l’énergie. Les PRM, encore au stade expérimental, présentent des incertitudes technologiques majeures et risquent d’alourdir la facture des contribuables sans garantir les bénéfices promis », met en garde le député de Repentigny.

Une vision à l’encontre des priorités environnementales

Patrick Bonin rappelle qu’Ottawa ne peut pas prétendre lutter contre les changements climatiques tout en investissant massivement dans une filière qui crée des déchets radioactifs à long terme et entraîne une dépendance industrielle étrangère.

Pendant que le gouvernement fédéral finance un projet nucléaire en Ontario, il continue d’entreposer des déchets radioactifs à Chalk River, en bordure de la rivière des Outaouais — un affluent du fleuve Saint-Laurent — et prévoit y construire un nouveau dépôt permanent. Cette contradiction illustre à quel point la politique énergétique d’Ottawa est incohérente.

Le Bloc Québécois demande au gouvernement fédéral de :

  • Abandonner le financement du projet de réacteurs modulaires à Darlington ;
  • Réorienter les investissements publics vers les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire et le stockage (batteries) ;
  • Assurer la transparence complète sur les coûts réels et les risques à long terme des projets nucléaires, incluant la gestion des déchets nucléaires sur des milliers d’années;
  • Cesser de mettre en péril l’autonomie énergétique du Québec et du Canada au profit de l’industrie nucléaire, de surcroit étrangère.

ENTREPRENEURS...
Annoncez-vous localement !

450.755.3515