Le Bloc Québécois a officiellement lancé sa campagne électorale en appelant à riposter au protectionnisme de Donald Trump grâce à l’achat local au niveau gouvernemental. À cet effet, le candidat bloquiste de Repentigny, Patrick Bonin, s’est réjoui du dépôt – prévu en juin – d’un projet de loi visant à réserver une part de contenu canadien dans les contrats publics. Tout cela inspiré par le Buy American Act.
« Un fort vent d’inquiétude souffle à cause de Donald Trump, mais les Québécois n’en sont pas à leur première tempête. Chaque fois, nous résistons parce que les Québécois sont tissés serré et se tiennent debout pour ce qui leur est cher et ce qui les définit. Nous défendons notre aluminium et notre aérospatiale, les plus verts au monde. Nous nous battons pour notre forêt, nos agriculteurs, nos minéraux critiques et stratégiques essentiels à la transition énergétique. Nous soutenons nos travailleurs et nos entreprises, nos PME innovantes et nos centres de recherche alors que les cerveaux fuient la censure du savoir qui menace les États-Unis. Nous choisissons le Québec et pouvons sortir gagnants de tout ça. Voilà pourquoi le Bloc Québécois va inviter le Canada à rendre au protectionnisme américain la monnaie de sa pièce », a déclaré Patrick Bonin.
Ce projet de loi obligera Ottawa à privilégier les fournisseurs locaux, en accordant un avantage de 25 % aux entreprises québécoises et canadiennes dans les appels d’offres fédéraux. Il favorisera également les PME et exclura les entreprises recourant aux paradis fiscaux.
Il s’agit d’une démarche conforme aux règles du libre-échange, en plus d’être calquée sur le modèle d’approvisionnement public déjà en vigueur à Washington. Le Bloc Québécois avait déjà déposé un projet de loi similaire en 2009.
« La grande partie des Québécois favorisent déjà l’achat local à l’épicerie, en arts et culture ou en planifiant leurs vacances estivales. Ils veulent que leurs impôts servent à faire travailler des Québécoises et des Québécois via les grands contrats d’approvisionnement du fédéral. Il est aussi impératif qu’Ottawa se dote d’une stratégie industrielle de défense, impliquant l’aérospatiale québécoise. Ils s’attendent à ce que le fédéral choisisse lui aussi d’acheter québécois, avec l’appui de tous les partis politiques », a conclu Patrick Bonin.