Bien que la Ville soit actuellement impliquée dans un processus judiciaire relativement à cet enjeu, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, maintient toujours son plan de match quant à la nécessité de diminuer la surpopulation de cerfs dans le parc Michel-Chartrand cet automne, comme annoncé en février dernier.
« Le dernier dénombrement effectué par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP) nous force à réviser à la fois le mode d’opération et notre objectif d’intervention pour agir le plus rapidement possible, par une méthode plus adaptée à ces nouvelles données », a déclaré la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier.
En effet, le dénombrement effectué par le MFFP en février a répertorié 108 cerfs sur la petite superficie (1,85 km²) du parc, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2021, et de 238 % par rapport à 2017. Comme ces données ont été produites avant la période de reproduction du printemps 2022, le nombre de cerfs actuels est assurément encore plus élevé, la population de cervidés ayant tendance à croître de façon exponentielle.
C’est dans ce contexte particulièrement inquiétant pour l’équilibre écologique du parc Michel-Chartrand que la mairesse a mandaté officiellement la Ville la semaine dernière, par le biais du comité exécutif, de procéder aux démarches requises afin de déposer une demande de permis SEG (à des fins scientifiques, éducatives ou de gestion de la faune) auprès du MFFP visant les animaux sauvages et permettant d’effectuer une chasse contrôlée de cerfs de Virginie dans le parc – sans armes à feu –, une méthode d’intervention plus adaptée aux nouvelles données concernant le cheptel. Elle a aussi mandaté la Direction générale de la Ville d’élaborer un plan d’intervention complet requis à cette fin, comprenant tous les volets d’une telle opération (soit les aspects techniques, sécuritaires, environnementaux, de sensibilisation et d’information aux citoyens, etc.).
Une intervention adaptée aux nouvelles données
« Le parc peut, rappelons-le, soutenir seulement 10 à 15 cerfs, au maximum. Les travaux de la Table de concertation sont très clairs à cet égard. En février dernier, j’ai annoncé que l’opération aurait lieu à l’automne, dans un objectif d’obtenir des résultats probants relativement à la croissance du cheptel et dans une intention d’adopter la meilleure méthode à préconiser pour le diminuer », a tenu à rappeler la mairesse.
« Sans une diminution rapide de la surpopulation de cerfs, nos actions planifiées pour régénérer la forêt urbaine et rétablir l’équilibre écologique de ce joyau naturel au cœur de notre ville seront vouées à l’échec. Cela est sans compter les autres effets collatéraux de la présence aussi importante de cerfs au parc Michel-Chartrand, comme la prolifération de la tique porteuse de la maladie de Lyme, le nombre d’accidents de la route dans le secteur ou, encore, les dommages aux propriétés des citoyennes et des citoyens avoisinant le parc. Ainsi, le maintien de notre plan de match cet automne, par la réalisation de quelques séances de chasse contrôlée devrait permettre de viser la cible de diminution souhaitée », a expliqué Jonathan Tabarah, conseiller municipal du district du Parc-Michel-Chartrand et vice-président du comité exécutif de la Ville.
Les prochaines étapes
« Les détails du plan d’intervention, incluant les détails sur les séances de chasse permises, la fréquence, le nombre de chasseurs autorisés et répartis sur le site, le mode de chasse, les fermetures ponctuelles du parc ainsi que le déploiement des mesures de sécurité seront communiqués au début de l’automne. Nous solliciterons la collaboration des citoyennes et citoyens du quartier, ainsi que celle des usagers du parc », a précisé Jonathan Tabarah.
« La valorisation de la viande et la distribution à une banque alimentaire au terme de l’opération sont toujours prévues. Une fois le cheptel réduit à la capacité de soutien du parc, nous pourrons envisager des méthodes de contrôle à long terme, comme la stérilisation, tel que le prévoit le rapport de la Table de concertation. Des collaborations ont déjà été établies en ce sens avec des experts et scientifiques, afin d’évaluer ces méthodes. En terminant, je tiens à remercier nos équipes de la Ville qui travaillent extrêmement fort, de concert avec l’ensemble des partenaires, de préparer cette opération délicate et sensible, mais néanmoins nécessaire d’un point de vue environnemental », a complété Catherine Fournier.
Un comité technique a été récemment mis sur pied et une entente avec un coordonnateur de chasse et une équipe expérimentée de chasseurs spécialisés est aussi en planification. D’autres étapes sont à prévoir comme une révision règlementaire (CM-2003-162) pour mettre de l’avant la chasse contrôlée, comme au boisé Du Tremblay, là où la chasse contrôlée est déjà permise sur le territoire.